Comme prévu nous sommes partis samedi matin très tôt en direction de Cuxhaven pour prendre notre ferry vers Helgoland.
Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous, pour cela nous avons plus ou moins longé l'Elbe tout le long, dans la campagne, c'était sympa comme tout avec beaucoup de prairies avec des vaches et des chevaux (et des petits poulains tout choux !).
Nous sommes passés devant le champ où nous avions cueilli les fraises, cela nous a donné l'eau à la bouche ! D'ailleurs, un peu plus loin nous avons vu un stand de vente de fraises, et nous sommes repartis avec 500g de fraises et 200g de framboises... Génial comme petit déj :)
Helgoland est une toute petite île au large de Cuxhaven, constituée d'un plateau avec des zones gagnées sur la mer à l'Est et au Sud, et jouxtée d'une île encore plus petite à côté, qui s'appelle die Düne, et en effet il n'y a pas grand chose de plus que du sable :)
Après environ 2h30 de ferry, où j'ai cherché en vain les marsouins de la mer du Nord, nous sommes arrivés à proximité de l'île. Le bateau a jeté l'ancre entre les deux îles, puis des petites barques sont venues nous chercher depuis le bateau pour nous emmener sur l'île. Le port n'est pas assez grand pour accueillir tous les ferrys, donc ils se parquent en dehors et utilisent ces petites barques pour débarquer les visiteurs.
Notre ferry à Cuxhaven
Arrivée à l'île, vue depuis le Sud sur le port et la zone habitée
Les petites barques pour débarquer les passagers
Mais vous allez me dire : pourquoi autant de gens viendraient sur ce caillou paumé au milieu de la mer ? Après tout il y a 3 ou 4 bateaux par jour qui arrivent sur Helgoland. L'île est bien sûr reposante (pas une seule voiture, même les vélos sont interdits !), la nature est belle, et les températures plus cléments que nulle part ailleurs en Allemagne... mais surtout, il n'y a pas de TVA. C'est donc une sorte d'Andorre marine. D'ailleurs, la plupart des gens font l'aller-retour dans la journée !!! Arrivée 13h30, retour à 16h30...
Malgré cela, l'île est très tranquille et on ne se sent pas opprimé par la foule, loin de là. Ce weekend tous les hôtels étaient remplis, et pourtant dès que l'on sort de la partie Sud habitée, c'est très calme. D'ailleurs, même la partie construite est assez tranquille.
Balade vers le port, le long de petites cabanes de pêche
Historiquement, ce caillou paumé a vécu pas mal de choses : jusqu'en 1890 l'île était britannique, puis elle est devenue allemande, et pendant les deux guerres mondiales elle a beaucoup souffert, puisqu'elle servait de base militaire. L'île est d'ailleurs couverte de cratères dus aux bombardements de la RAF en 1945 !
Sur cette photo on voit bien le relief accidenté dû à ces bombardements :
A part faire les magasins et se balader, il n'y a pas grand chose à faire (à moins que l'on veille se baigner... dans une eau à 15°C !!), mais vu que nous étions venus pour passer un weekend tranquillou et voir les oiseaux... Cela nous convenait parfaitement :)
Vue depuis le plateau sur la plage du Nord-est. Derrière on voit une partie de la Düne.
Gabriel sur la plage
Il faisait un temps formidable...
Une fois sur cette petite plage, nous avons aperçu deux phoques en train de se dorer la pilule. On s'est installés pour les observer (ou plutôt je les ai observés et Gabriel a fait la sièste :) ), et au bout d'un moment le clair est descendu de son caillou qui était devenu un peu trop haut à cause de la marée descendante, et il est allé bousculer le gris pour lui prendre sa place ! Le gris semble d'ailleurs avoir une plaie sur le flanc, peut-être qu'il est le souffre-douleur des phoques du coin, le pauvre !
L'attraction principale de l'île à cette période de l'année est la colonie d'oiseaux marins. Sur les falaises sur côté Nord-Ouest de l'île, qui sont d'un rouge-ocre superbe, se trouve en effet une vaste zone de nidification pour des Fous de Bassan (200 couples), des Guillemots de Troïl (2500 couples), des Mouettes tridactyles (7000 couples !!!), une centaine de couples de Fulmars boreaux et une quinzaine de couples de Pinguins tordas (j'en ai trouvé un !!).
C'est une joyeuse pagaille qui sent assez fort le poulailler et qui braille continuellement. Il s'y passe toujours quelque chose, c'est un régal à observer.
A cette période de l'année se passe le phénomène du Lummensprung (le saut des guillemots): les jeunes Guillemots, qui sont encore loin de leur taille adulte et n'ont pas encore de véritable plumage, seulement du duvet, se jettent dans le vide depuis plusieurs dizaines de mètres de haut pour retrouver leurs parents qui les appellent depuis la mer. Ils font ça le soir, à partir du coucher du soleil, lorsque les prédateurs sont moins nombreux. Je suis allée observer le soir jusqu'à ce que l'on pouvait encore voir, mais je n'en ai vu aucun... Par contre j'en ai vu nager dans l'eau avec leurs parents, ils sont vraiment minus ! Comme certains tombent sur le béton qui constitue la protection de l'île contre les vagues, et qu'ils se retrouvent coincés derrière le mur, les biologistes de l'île passent le soir aux pieds des falaises pour ramasser les petits ! Ils en trouvent quelques uns chaque soir, comme quoi c'est utile !
La pointe Nord-Ouest de l'île, avec son gros piton rocheux, nommé Lange Anna (la longue Anna !). On reconnaît facilement les endroits où nichent les oiseaux grâce à la couleur blanche des traces de leurs fientes.
Les fous de Bassan avaient des petits à tous les stades : ici un très jeune :
Et ici ils sont quasiment aussi grands que leurs parents ! Par contre ils ont toujours le duvet blanc, ce qui leur donne une vraie allure de peluche !
Un mur de Guillemots... Les petits sont cachés entre les parents et la falaise, c'est surtout le soir qu'on les voit, quand les oiseaux sans petits s'en vont et que les petits s'aventurent un peu plus loin de leurs parents.
Voici un couple avec leur petit, bien visible cette fois !
Et voici les mouettes tridactyles avec leurs petites boules de duvet adorables !
Les Fous de Bassan construisent leur nid avec des algues qu'ils ramassent dans la mer. Ils ramassent aussi très souvent des morceaux de filets dérivants qui flottent à la surface, puisque ça leur sert aussi bien que des algues. Le problème, c'est que les filets sont beaucoup plus solides que les algues, et lorsqu'un oiseau se prend une patte ou la tête dedans, cela ne se casse pas. Au contraire, plus l'oiseau se débat et plus cela se ressert. Il y a donc des dizaines de cadavres d'oiseaux accrochés à la falaise, certains sont surement très vieux et les autres oiseaux ne semblent pas y prêter la moindre attention. Cela m'a vraiment fait mal au coeur.
Ce qui est terrible, c'est de penser à la torture que cela doit être si l'oiseau ne meurt pas rapidement pendu...
Sur cette photo, la chose blanche sale pendue au fil rouge est un cadavre de fou de Bassan pendu par la tête. Tout autour on voit bien les amas de filets de pêche qui pendent de partout.
Un biologiste nous a expliqué que cela n'affecte pas que les oiseaux : les phoques aussi se prennent la tête dans ces filets, et apparemment un phoque qui est souvent vu sur l'île a un collier en filet de pêche, qui est de plus en plus serré au fur et à mesure qu'il grandit. Cela lui fait une plaie ouverte continuelle, on ne peut qu'imaginer comment cela doit faire mal...
Revenons aux choses plus gaies...
Le soir, avec la lumière de fin de journée, les falaises prennent une couleur superbe...
Et les oiseaux aussi sont superbes sous cette lumière !
Ici un couple de Fous de Bassan faisant leur petite parade amoureuse...
Coucher de soleil sur Lange Anna...
Et lever de la lune sur la pointe Sud de l'île !
Vue sur les falaises des oiseaux le lendemain matin depuis l'autre côté de l'île
Nous avons mangé de bons poissons et de bons gateaux, Gabriel s'est acheté deux nouveaux parfums sans TVA, moi j'ai vu plein d'oiseaux et de poussins tout choux, il faisait un temps magnifique... et finalement il fallait rentrer à Hambourg.
Dans le bateau, tous les Allemands regardaient le match de foot où ils ont gagné 4-1, on entendait les mugissements à chaque but et le capitaine disait le score dans le micro !
Au retour on a pris un petit raccourci (qui était plus long en temps, mais plus rigolo aussi), et qui nous a fait traverser l'Elbe en bac à la hauteur de Glückstadt (voir carte). Comme nous avons pris les petites routes, on a mis un bon moment pour rentrer, mais il faisait tellement beau et jour que c'était agréable.
En ce moment ici les journées sont toujours très longues. Pour vous donner une idée, quand on s'est couchés dimanche soir vers 23h15 à l'ouest le ciel était toujours turquoise même s'il faisait sombre, et quand je me suis réveillée toute seule à 3h45 pour aller aux toilettes, le jour se levait...
Là je suis contente d'avoir fabriqué une belle couverture pour la cage de Boris et Lola !! Mais bon, quand on n'est pas là pour leur mettre, comme ce weekend, ils ne dorment pas très longtemps...
Sinon à part ça vendredi dernier j'ai retrouvé Gabriel après le travail sur le site de Public Viewing que je vous avais mis en photo là ( Die WM et les petits faucons ). Il y est allé avec des collègues après le boulot pour voir Portugal-Brésil et Chili-Espagne. Je m'attendais à un écran immense et quelques stands de bière et de saucisses... Mais c'était bien plus que ça !!! Chaque pays de la Coupe du Monde avait un stand, avec à manger et/ou à boire, ou bien seulement de la vente d'objets "typiques". Du coup on a mangé un mafé (notre plat de prédilection au Sénégal... ) au stand Côte d'Ivoire, ce qui nous a ramené de bons souvenirs !! Lorsque je suis arrivée il y avait une ambiance de fous car tous les brésilien(nes) dansaient en petite tenue, ils étaient déchainés ! On a bu un coup et on s'est installés au soleil dans un beach club sur place, et finalement quand le soleil a baissé et que le match allait commencer, je suis rentrée - le meilleur était passé :p
Enfin, je vais peut-être pouvoir faire un cours de portugais payé par la boîte !!! J'ai fait un cours d'essai lundi matin pendant 45 minutes, et maintenant j'attends le OK du chef. J'espère pouvoir faire 90 minutes deux fois par semaine : avec ça je vais vite progresser ! Pendant le cours d'essai, au début c'était très dur, les mots sortaient en italien !! Mais après environ 30 minutes cela commençait à aller mieux. Avec la méthode que j'utilise pour apprendre le protugais, j'étudie toute seule donc j'apprends beaucoup de choses mais je ne construis jamais de propres phrases, ce qui explique que ce soit si dure de parler...
Croisons les doigts pr que je puisse faire ce cours !
/fdata%2F2321941%2Favatar-blog-1066237327-tmpphpvyg9Kj.jpeg){kind=avatar}