Il y a deux semaines nous étions allés à Tarifa pour faire du "whale watching", si vous vous souvenez bien. A l'origine j'espérais que l'on pourrait voir des orques, car chaque année vers juillet-août quelques groupes d'orques entrent dans le détroit de Gibraltar en suivant la migration des bancs de thons, mais il y a 15 jours elles n'étaient toujours pas arrivées.
Comme les orques font partie de ces animaux qui me fascinent tellement et que je rêve de voir depuis longtemps (et accessoirement, le seul autre endroit en Europe pour les voir est en Norvège au mois de janvier !), j'avais déjà prévu d'y retourner pour tenter ma chance.
Finalement on est y retournés hier, dimanche, avec José Luis, un ornithologue sévillan que m'avait présenté Martin, l'allemand de Doñana, et un ami belge à lui, Bert. Bert avait des tickets gratuits pour le bateau car il avait fait une sortie bredouille il y a quelques année, donc on y est allés gratuitement !
La journée a bien commencé lorsqu'on est tombés par hasard sur un groupe d'Ibis chauves au bord de la route de Tarifa. L'ibis chauve est une des espèces les plus menacées de cette région du globe, ils étaient auparavant présents sur tout le pourtout méditerranéen et la dernière population sauvage viable subsiste au Maroc. Depuis 2004 il y a un projet de réintroduction en Andalousie, une vingtaine d'ibis ont été relâchés dans une zone militaire avec un habitat très favorable à cet oiseau. Et nous sommes tombés par hasard sur 16 d'entre eux, dans les environs de la zone de réintroduction !!
Une belle surprise donc, et on a même pu faire quelques photos de loin, qui vous montrent bien à quoi ressemble un ibis chauve : une sorte de croisement entre un vautour, un dindon et un ibis - pas le plus beau des oiseaux, je vous l'avoue...
Ensuite nous avons rejoint Bert et José Luis à Tarifa, qui est la pointe la plus méridionale de l'Espagne, et nous avons embarqué pleins d'espoir de voir les fameuses orques, et tant qu'on y est, des oiseaux marins.
Peu de temps après avoir quitté le port nous avons vu nos premiers puffins cendrés et fous de Bassan, ainsi que les premiers globicéphales noirs, ces sortes de dauphins à tête très ronde que nous avions vus 2 semaines avant. Un dauphin tursiops a commencé à nager devant la proue du bateau mais a vite commencé à s'ennuyer lorsqu'on s'est arrêtés pour mieux voir les globicéphales.
Dauphin tursiops au bord du bateau
Les globicéphales
Dauphins tursiops
Nous avons rejoint les zones de pêche les plus favorables, où la chance de voir des orques est plus importante. Mais à part plein de petites chaloupes de pêche marocaines, il n'y avait rien à voir. C'est quand même impressionnant de voir que ces hommes pêche le thon - un si gros poisson - dans ce si petites barques, qui semblent si fragiles au milieu du détroit et à côté des gros containeurs qui passent par là !
La queue qui dépasse du bateau à gauche est celle d'un thon - ils ne doivent pas pouvoir en rentrer beaucoup dans cette petite barque !
Une des zones de pêche se trouvait au point de rencontre entre deux courants, c'était impressionnant car alors que la mer était très calme, sur une bande de 500 m de large elle était très houleuse du fait de la "collision" entre ces deux courants.
C'est alors que nous avons vu notre première océanite de Wilson, un petit oiseau marin de la famille des albatross, à peine plus grand qu'une hirondelle - heureusement que José Luis et Bert étaient là pour identifier l'espèce, car toutes les océanites que l'on peut observer dans le coin se ressemblent beaucoup !
Après avoir parcouru plusieurs zones favorables en vain, le capitaine a décidé de revenir à la première zone, et comme il ne restait plus qu'une demie-heure de sortie, je m'étais résignée à rentrer sans orques... Et soudain le bateau a foncé, signe qu'ils avaient trouvé quelque chose d'intéressant !!! Tout d'un coup le bateau a ralenti, tout le monde est sorti sur le pont et... ils étaient là ! Un peu loin, mais on voyait nettement la grande nageoire dorsale toute droite d'un mâle, et la tâche grise à l'arrière de la nageoire. Les orques ! Quelle émotion, après toute cette attente...
Le bateau est resté une quinzaine de minutes dans les environs, elles apparaissaient, disparaissaient, réapparaissaient... D'après l'équipage il y avait 10 femelles, un mâles et deux jeunes. Le moment le plus fort a été quand le groupe a commencé à se diriger tout droit vers nous, elles se sont approchées à une cinquantaine de mètres avant de plonger et de réapparaître assez loin de l'autre côté du bateau.
Après cela, comme cela faisait déjà un moment que l'on aurait dû rentrer, le capitain a mis le cap sur Tarifa et on est rentrés...heureux !!
C'est difficile de faire de belles photos mais certains clichés sont pas mal :
Une fois rentrés à Tarifa, on est allés manger ensemble tous les 4, puis Gabriel et moi sommes partis à une plage proche pour tester nos tout nouveaux kits de plongée (masque + tuba + palmes). C'était une plage avec une zone de rochers, où on a vu pas mal de poissons différents, c'était sympa même si on avait vite froid puisque souvent on reste presque immobile dans l'eau. Du coup, le prochain achat sera des tshirts en néoprène et un livre d'identification des poissons de méditerranée !! Nous avions eu envie d'acheter des masques et tuba après avoir vu plein de poissons en Turquie avec les lunettes de piscine (on a mal aux poumons à force de prendre sa respiration tout le temps !) et ici on aura bien l'occasion de les utiliser !
Après cette belle journée on est rentrés sur Séville, où il ne faisait pas si chaud pour changer (seulement 28°C à 22h30...) et où nous attendait donc une bonne nuit de sommeil sans trop transpirer, enfin !
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